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Huit ans se sont écoulés depuis que l'image du petit Alan Kurdi, retrouvé mort sur la plage de Bodrum, en Turquie, avec 12 autres personnes fuyant la guerre en Syrie, a fait le tour du monde.
Nous nous sommes demandés sur la publication ou non de la photo du corps de l'enfant de 3 ans.Ceux qui l’ont fait se disent convaincus que cette image représenterait un point de non-retour : « Si ces images ne changent pas l'Europe, qu'est-ce qui le fera ?, avaient titré plusieurs journaux.Tenir ceux qui gouvernent face à leurs responsabilités.Cette photo, écrivait-on à l'époque, était la représentation iconique, la « conséquence » de choix politiques.
Cette année on se souvient du dixième anniversaire de la Naufrage de Lampedusa.Le 3 octobre 2013, au moins 368 personnes sont mortes devant l'île de Lampedusa, pour la plupart des Érythréens, fuyant la Libye.Même alors, les images des cercueils alignés, blancs et petits, ont choqué l’opinion publique.Puis, huit jours plus tard, il y a eu « le naufrage des enfants » :un bateau a chaviré entre la Libye et Lampedusa et a causé la mort de 268 personnes, pour la plupart des Syriens, dont 60 enfants.
Plus jamais ça, se dit-il.L'opération "Mare nostrum" a été lancée pour sauver les personnes fuyant les guerres, les conflits et la misère, et éviter les morts en mer. ça n'a duré qu'un an, commencent alors les politiques sécuritaires de contrôle des frontières, de « défense contre les invasions » fabriquée par les médias, de criminalisation des sauvetages en mer, de gestion des migrants comme des sacs de patates chaudes à déplacer au plus vite, de démantèlement des systèmes de réception et la complexité bureaucratique des procédures de reconnaissance du droit d'asile.
On a été choqués, on a pleuré un peu, on a parlé de points de non-retour et puis on s'y est habitué.Et, en attendant, nous renouvelons chaque année les atlas des guerres et des murs dans le monde pour mettre à jour le nombre de conflits, de ceux qui déclenchent et mènent les guerres, qui répriment la dissidence, qui écrasent et qui doivent garantir un refuge sûr, adapté systèmes d’accueil et pratiques de reconnaissance du statut et des droits conformément aux conventions internationales signées, et ce n’est pas le cas.
« Chaque réfugié est un symptôme de notre échec collectif à garantir la paix et la sécurité. » il a écrit le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, dans un éditorial sur Gardien à la veille de deuxième forum mondial sur les réfugiés, qui aura lieu du 13 au 15 décembre à Genève.
L'échec est partagé par ceux qui, « dans une période de conflits multiples, de profondes divisions géopolitiques et d'un nombre croissant de personnes contraintes de fuir leur pays », ne garantissent pas le respect des droits, réduisant les espaces de démocratie ou élevant des murs par rapport à ceux qui arrivent.
Selon les dernières estimations du HCR, il y a 36,4 millions de réfugiés dans le monde, sur une population totale de 114 millions de personnes déplacées (y compris les personnes déplacées à l'intérieur du pays).Au cours des sept dernières années, le nombre de réfugiés a doublé à la suite de violences et de violations des droits humains dans un nombre croissant de pays.« En même temps – écrit Grandi – de nombreux États réduisent l’aide humanitaire et les fonds destinés à la coopération et, au lieu de discuter des efforts nécessaires pour s’attaquer aux causes profondes de la migration, nous entendons des discours durs, en particulier de la part des États riches et dotés de ressources, sur le retrait des migrants. des étrangers, sur le fait de rendre plus difficile l'obtention du droit d'asile et de rejeter la responsabilité sur d'autres pays".
Le monde reste silencieux – poursuit le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés – sur le conflit Soudan, comme il l'a déjà fait dans Ethiopie, Syrie, Afghanistan, République Démocratique du Congo et bien d'autres régions du monde.Comme comment ça disparaît des nouvelles là-bas guerre en Ukraine, « qui a contraint des millions de personnes à abandonner leur foyer, disparaît de l’actualité ».Est dans le conflit entre Israël et le Hamas nous assistons à l’application d’une « stratégie » consolidée dans d’autres conflits :des pics de violence suivis de pauses temporaires."Comme cette erreur était grave et combien j'aimerais qu'elle ne se reproduise pas ailleurs", explique Grandi qui ajoute :« La reprise du conflit israélo-palestinien nous a donné une preuve terrifiante de ce qui se produit lorsque les éléments essentiels d’une paix juste et durable sont négligés. »
Et puis il y a les migrants climatiques – une catégorie qui a encore du mal à trouver une reconnaissance juridique – fuyant les sécheresses, les famines, les inondations, les incendies et autres événements météorologiques extrêmes « qui affligent les régions accueillant des milliers, voire des millions de réfugiés ainsi que les populations locales ».
Pour faire face à ces innombrables défis, un changement de mentalité est nécessaire, dans lequel les frontières, le territoire et les atouts d'un seul État ne sont pas la seule chose qui compte, mais « les bénéfices mutuels et le bien public de l'action collective et du partage des responsabilités ».La coopération ne signifie pas la capitulation et la compassion ne signifie pas la faiblesse. »
Ce soutien peut prendre différentes formes :une assistance financière, matérielle ou technique ;des lieux de réinstallation et d'autres voies d'admission dans des pays tiers, qui permettent aux États disposant de plus de ressources de partager la responsabilité des réfugiés ;des mesures pour prévenir les conflits et construire la paix ;des politiques et des pratiques visant à promouvoir l’inclusion et la protection des réfugiés, ou un meilleur suivi et une meilleure recherche.
« Si nous travaillons ensemble pour traiter et gérer leur situation, les réfugiés ne se transformeront pas en crise.Chacun peut faire sa part et j'invite tout le monde à le faire », conclut Grandi.