https://www.open.online/2024/08/14/rinnovabili-maremma-eugenio-giani-moratoria
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Après la Sardaigne, c'est en Toscane que se déroule la bataille pour freiner la ruée vers l'installation d'éoliennes et de panneaux solaires.Plus précisément dans Val de Cornia, dans la province de Grosseto.La région compte 43 projets liés à la construction de centrales d'énergies renouvelables, tous actuellement en cours d'évaluation.Parmi eux, plus de la moitié (25) sont concentrés dans la Basse Maremme, où maires, agriculteurs et associations locales se réunissent pour demander à la Région d'arrêter les processus d'autorisation.«Nous sommes favorables au photovoltaïque, mais sur les toits ou dans les zones industrielles, pas dans les champs», a précisé Marco Giannini, agriculteur de 35 ans, à Corriere Fiorentino. La bataille, la sienne et celle d'autres citoyens de la région de Grosseto, a reçu le soutien de nombreux administrateurs locaux mais aussi de lui-même. Eugénio Giani, président de la Région Toscane, qui Ouvrir commentaire:«Nous ferons tout notre possible pour trouver une solution qui respecte l'identité de la Maremme sans ralentir notre chemin vers la durabilité».
L'opposition des agriculteurs
La demande reçue par le gouverneur toscan de la part du comité « Terre di Val di Cornia », composé en grande partie de jeunes agriculteurs, est la suivante :suivre les traces d'Alessandra Todde, présidente de la Région Sardaigne, et approuver un moratoire de 18 mois sur les autorisations de plantes renouvelables.Une voie qui n’a rien d’évident, ne serait-ce que parce que la loi régionale approuvée par Todde a été récemment contestée par le gouvernement Meloni devant la Cour constitutionnelle.Concernant la possibilité d'approuver un moratoire sur l'énergie éolienne et solaire également en Toscane, Giani admet que c'est "une question délicate", mais cela semble néanmoins être une possibilité."Nous évaluons toutes les options, y compris celles proposées par les agriculteurs et les citoyens de la région de Grosseto", assure le gouverneur.En tout cas, poursuit Giani, la Région continuera à "être à l'écoute des communautés locales et à prendre les décisions qui protègent au mieux le territoire".
La course aux énergies renouvelables en Maremme
Sur les 43 projets actuellement évalués en Toscane, 19 concernent la construction de parcs éoliens, 8 de systèmes photovoltaïques et 16 de systèmes agrivoltaïques, où les panneaux solaires ne sont pas installés sur le toit d'un bâtiment mais dans un champ (souvent surélevé du sol, de manière à permettre l'exercice normal de l'activité agricole).Vingt-cinq demandes d'autorisation concernent la région de Grosseto, 7 dans la province de Livourne, 5 dans la région d'Arezzo, 3 dans la province de Sienne, 2 dans la province de Florence et 1 dans la province de Pistoia.Marco Bonucci, coordinateur du comité «Terre di Val di Cornia», a expliqué au Corriere Fiorentino que les sociétés énergétiques sont prêtes à payer un terrain quatre à cinq fois plus cher pour pouvoir gagner quelques hectares afin de construire des usines de production d'énergie.«Plus ils sont proches de la gare de Terna, où ils peuvent se connecter, plus ils sont prêts à payer cher, jusqu'à 170 mille euros par hectare.Ils partent à la recherche des terres de plaine et approchent les agriculteurs en difficulté.D'où la prolifération de méga-usines", a expliqué Bonucci.
Le décret zones adaptées
Le cadre réglementaire actuel impose aux régions d'exprimer leur avis pour ou contre les nouveaux parcs éoliens ou solaires, mais le dernier mot appartient au Conseil des ministres.En juillet dernier, le très attendu « décret zones propices » a été approuvé, qui impose aux Régions d'établir dans un délai de 180 jours une liste des zones les plus adaptées pour accueillir des éoliennes et des panneaux photovoltaïques.«Nous souhaitons identifier des zones spécifiques qui, en raison de leurs caractéristiques paysagères, agricoles et touristiques, ne sont pas adaptées à l'accueil de plantes à fort impact.La basse Maremme est une zone de grande valeur, et toute décision prise sera basée sur une analyse précise et sur le dialogue avec les maires et les communautés locales", explique encore Eugenio Giani à Ouvrir.Et concernant la possibilité d'introduire des mesures ad hoc pour la région de Grosseto, le gouverneur toscan précise que la Région ne pense pas à une "interdiction généralisée" de toutes les nouvelles centrales éoliennes et solaires.Au contraire, explique-t-il, « nous envisageons une approche plus nuancée ».
La transition énergétique toscane
Quelle que soit l'évolution de la situation dans la Basse Maremme, Giani semble satisfait de ce que sa région a fait jusqu'à présent en termes de politique énergétique.«En Toscane, nous avons déjà démontré qu'il est possible d'augmenter la production d'énergie renouvelable sans compromettre notre paysage unique», souligne le gouverneur.À ce jour, environ 35 % des besoins électriques régionaux sont couverts par l'énergie géothermique, un système capable d'exploiter la chaleur naturelle du sous-sol découvert pour la première fois en Toscane.Une voie sur laquelle Giani dit vouloir se concentrer également à l'avenir :«Nous continuerons à investir dans des technologies à moindre impact, comme la géothermie et l'hydroélectricité, et à planifier soigneusement l'installation de systèmes éoliens et photovoltaïques».L'objectif, conclut le gouverneur, est de pouvoir transformer la Toscane en « un modèle de durabilité, où la transition énergétique va de pair avec la protection de notre extraordinaire patrimoine naturel et culturel ».
Photo de couverture :Un système agrivoltaïque (Robero Dani/Dreamstime)