En Amazonie, l’agriculture industrielle a balayé les traces d’une civilisation ancienne

Lindipendente

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Les traces de l'ancienne civilisation indigène qui habitait une partie de l'Amazonie brésilienne, dans l'actuel État d'Acre, ont aujourd'hui presque complètement disparu.Des découvertes archéologiques inestimables, telles que d’anciennes structures de terrassement et des géoglyphes tracés au sol, ont été effacées par l’expansion de l’industrie agroalimentaire.Ces derniers, profitant du manque de protection du public, ont remplacé ces panneaux anciens par des plantations intensives de soja.Une situation encore plus moqueuse si l’on considère que c’est précisément la déforestation agricole qui a révélé ces trouvailles cachées par la forêt dans les années 1970.Deuxième une enquête publié par Bloomberg, au moins ces dernières années neuf des sites archéologiques les plus importants de la zone, certaines s'étendant sur six kilomètres carrés, ont été détruites.Cela a effacé une grande partie des traces d’une civilisation qui s’est développée il y a environ deux mille ans et a prospéré pendant un millénaire, une période similaire à celle de la Grèce antique.

Les géoglyphes témoignent d'une civilisation ancienne et sophistiquée qui avait aligné son calendrier agricole sur les solstices d'été et d'hiver, en introduisant également des arbres fruitiers et à noix.Cela montre comment l’Amazonie précolombienne était habitée par des civilisations complexes.L'État d'Acre abrite la plus grande concentration de ces sites au Brésil, découverts seulement dans les années 1970, lorsque la jungle a été défrichée pour planter de l'étoile d'Afrique et faire paître le bétail.A l'époque, la population locale pensait que les mystérieux terrassements étaient des tranchées de la guerre avec la Bolivie (1899-1903). Personne n'imaginait que des structures de cette taille pouvaient exister en Amazonie.L'ancienne civilisation a construit des réseaux de géoglyphes sur les plaines situées entre les vallées fluviales.UN recherche publié l'année dernière dans le magazine Science estime qu'au moins 10 000 de ces constructions restent encore à découvrir dans le sud-ouest de l'Amazonie, datant d'une période comprise entre 500 et 1 500 ans.Aujourd'hui, ces mêmes terres, grâce à leur excellent drainage, sont devenues idéales pour la culture du soja, qui est devenu en une décennie le principal produit d'exportation de l'État d'Acre.

Les plus grands négociants en matières premières du monde achètent du soja aux agriculteurs brésiliens.En 2023, le exportations de soja du Brésil ils/elles ont réalisé un valeur de 53,2 milliards de dollars, avec une prévision d'une nouvelle augmentation.Le rythme de croissance a été le plus rapide depuis 2017, en hausse de 32 % par rapport à l'année précédente.En termes de volume, les exportations ont atteint 102 millions de tonnes l'an dernier, soit une augmentation de 29% par rapport aux chiffres de 2022.Pour l'année en cours, les estimations varient entre 140 et 155 millions de tonnes.Parmi les plus gros acheteurs se trouve de loin la Chine, avec 74 millions de tonnes.En deuxième position, on trouve l'Argentine avec 4 millions de tonnes, suivie par l'Espagne avec 2,7 millions.De 2013 à 2023, le taux de croissance annuel moyen du volume vers la Chine était de 8,4 %.Le Brésil met sérieusement en difficulté la compétitivité de la production et des exportations américaines de soja.

Comme signalé depuis Bloomberg, tout le secteur L'industrie agroalimentaire brésilienne vaut 523 milliards de dollars.Les agriculteurs et les éleveurs représentent 24 % du produit intérieur brut du pays, faisant de ce secteur un pilier du développement économique.Cependant, l’État brésilien se révèle incapable de réguler efficacement la compatibilité entre développement économique, environnement et patrimoine archéologique.Le résultat est que, sous les coups des chiffres impétueux à onze chiffres des profits générés par les exportations, les restes d'anciennes civilisations succombent.En effet, le Brésil efface sa mémoire historique, protégée par la forêt jusqu'il y a une cinquantaine d'années, puis découverte et désormais sacrifiée sur l'autel du marché.

[par Michèle Manfrin]

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