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Le Comité des représentants permanents de l'Union européenne (COREPER) a approuvé hier à Bruxelles une proposition de la Commission européenne visant à réduire le niveau de protection des loups.L'objectif est en effet de déclasser l’espèce de loup de « particulièrement protégée » à « seulement protégée », élément indispensable pour faciliter - grâce à l'introduction de quotas de chasse - l'abattage des spécimens lorsqu'ils sont jugés trop nombreux.Le tournant est intervenu suite à la décision de l'exécutif allemand, qui avait auparavant opté pour l'abstention, de voter pour.Parmi les entités qui ont soutenu la mesure, il y a aussi le gouvernement italien.Pour être finalement approuvée, la proposition devra obtenir le feu vert de la Convention pour la conservation de la vie sauvage et de ses habitats en Europe, également connue sous le nom de Convention de Berne.
Lors du vote, il y a eu un total de 21 voix pour.Selon des sources diplomatiques, seules l'Espagne et l'Irlande ont voté contre la proposition.Cependant, quatre ambassadeurs de pays de l'UE – à savoir Chypre, Slovénie, Malte et Belgique – se sont abstenus.L'ajustement du statut de protection du prédateur devrait être accordé à chaque État une plus grande flexibilité pour "traiter les cas les plus difficiles de coexistence entre loups et communautés";En bref, cette disposition ouvre une plus grande marge de manœuvre aux administrations publiques pour capturer et tuer des animaux.La proposition sera formellement approuvée sans obstacles aujourd'hui, afin de permettre à la Commission européenne de la présenter officiellement au Comité permanent de la Convention de Berne.Commentant cette nouvelle, la délégation italienne du WWF a rayon d'une "décision très grave qui ouvre dangereusement la porte à l'abattage des loups en Europe", ignorant l'appel "de plus de 300 organisations de la société civile et de centaines de milliers de personnes" qui ont "exhorté les gouvernements à suivre les recommandations de la science et d'autres intensifier les efforts pour encourager la coexistence avec les grands carnivores" par des "mesures préventives".L'organisation ajoute que le vote en faveur de l'Italie "confirme une position idéologique de notre gouvernement contre la nature et contre les données scientifiques".
La Commission européenne avait proposé de changer le statut de protection du loup en décembre dernier.La perte de l'adverbe ouvrirait ainsi la porte à la chasse, mais avec les limitations imposées par les États membres, qui sont toujours « tenus d'en assurer la réalisation et le maintien ». un état de conservation favorable pour les populations dans leurs régions biogéographiques». Deuxième Selon l'exécutif européen, il y aurait plus de 20 000 spécimens de loups présents sur le territoire européen, un chiffre qui représente "une victoire pour la conservation de l'espèce" mais aussi "un risque pour le bétail et les communautés rurales".Depuis des mois, les associations de défense des animaux sont sur le pied de guerre contre cette proposition.Le WWF, qui a immédiatement évoqué un manque réel de preuves scientifiques pour étayer cette décision, avait explicitement accusé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen - récemment réélue au même poste après les dernières élections européennes - de « sacrifier la conservation ». succès pour leur propre gain politique».Von der Leyen a en effet été directement touchée par l'histoire, puisqu'un poney qu'elle possédait a été tué par un loup le 1er septembre 2022.
[par Stefano Baudino]