https://www.dire.it/14-03-2024/1020353-lontra-tornata-regina-fiumi-regioni-alpine-italiane/
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ROME – Ils sont passés 40 ans depuis le dernier et unique suivi national, promu par WWF Italie, de la population de loutre (lutra lutra), l'un des mammifères les plus rares d'Europe et actuellement en danger d'extinction et les résultats de la nouvelle recherche sont réconfortants :ça a en effet été confirmé retour de l'espèce dans l'arc alpin italien dans des régions dont elle avait disparu depuis des décennies comme le Frioul-Vénétie Julienne, la Vénétie, le Trentin Haut Adige, la Lombardie, la Ligurie et au centre elle est réapparue dans le Latium et les Marches.Cette présence s'ajoute donc à la population méridionale, celle qui est restée vitale au fil du temps, située en Campanie et en Basilicate ainsi que dans les Pouilles, la Calabre, les Abruzzes et le Molise. Également à la lumière du nouveau suivi, l'estimation actuelle de la population de loutres en Italie reste entre 800 et 1 000 individus., un nombre encore bien inférieur au seuil vital minimum qui considère 4 000 à 5 000 individus pour le sécuriser.
C'est ce que révèlent les données fournies par le projet Lontra promu et financé par WWF Italie, en collaboration avec l'Université de Molise, en la personne de Anna Loy, l'un des plus grands experts mondiaux de l'espèce.Outre les représentants régionaux, tous engagés dans la recherche sur le terrain depuis des années, des bénévoles et des opérateurs d'autres organisations ont contribué, comme le Corps forestier Friuli V.G., les gardes des parcs des zones protégées et les étudiants universitaires.
Pendant environ 18 mois d'enquête, toute l'équipe a parcouru des centaines de kilomètres le long de 35 bassins fluviaux du pays, dont le Pô, le Tibre, le Tagliamento, l'Adige, l'Isonzo, le Magra, l'Arno, l'Ombrone, le Liri-Garigliano., à la recherche de traces de présence et en particulier des soi-disant foulures (excréments), caractéristiques de l'espèce, et en surveillant les images de pièges vidéo, comme celles qui révèlent un groupe familial dans le bassin de l'Isonzo, les premières données certaines de reproduction dans cette zone.Cette activité et l'engagement de connaître et donc de consolider l'avenir des espèces emblématiques des rivières ont été célébrés aujourd'hui par le WWF à l'occasion de la Journée Internationale d'Action pour les Rivières - qui réitère chaque année le rôle essentiel de ces milieux sont parmi les plus menacée, sachant que plus de 40 % des rivières italiennes ont perdu leur bon état écologique.
Parmi les facteurs ayant favorisé le « retour vers le nord » de la loutre, le franchissement des frontières de spécimens venus d'Autriche, de Slovénie et de France:en effet, les rivières constituent de formidables corridors écologiques naturels si leur état naturel est maintenu.Au contraire, les signaux positifs du Latium et des Marches suggèrent une expansion naturelle des loutres en provenance des bassins voisins occupés par cette espèce. Pour l'instant cependant aucune trace dans le Piémont (à l'exception d'un noyau réintroduit dans le Parc régional du Tessin), en Toscane, en Ombrie et en Émilie-Romagne, bien que dans ce dernier cas, il y ait eu quelques rapports.L'une des hypothèses surveillées est la possibilité que la loutre utilise également la mer pour se déplacer d'un bassin à l'autre dans la partie péninsulaire :en fait, les signalements de spécimens s'arrêtant dans les ports, nageant près des plages ou étant repérés près des îles sont de plus en plus fréquents.
Un rôle important pour ce retour est également donné par la présence d'aires protégées créées ces dernières années, dont de nombreuses oasis du WWF.:le défi aujourd'hui est de favoriser la connexion entre la population vitale du sud et d'une partie du centre avec celle du centre-nord.Les menaces sont encore nombreuses :les traversées routières que les loutres, au moins 50 ces dernières années, heurtées par des voitures, ont en commun avec de nombreux autres mammifères protégés comme les ours, les loups, la fragmentation des rivières et la dégradation des habitats fluviaux et riverains.La protection des espèces symboles de notre biodiversité fait partie des objectifs de la campagne Notre Nature du WWF.
Les résultats complets du suivi produit par le Projet Otter seront présentés le 29 mai - à l'occasion du Jour de la Loutre - Journée Internationale de la Loutre:à cette occasion, le WWF et les partenaires impliqués lanceront une nouvelle proposition pour mettre à jour l'actuel Plan National (Paclo) qui est malheureusement encore ignoré aujourd'hui.Dans les années 1980, le WWF a été le premier à tirer la sonnette d’alarme sur la situation de l’espèce :avec le Groupe Lontra Italia, il a coordonné le premier suivi dont il est ressorti que seuls 6% des 1300 sites surveillés étaient habités.À partir de ce moment, des oasis fluviales ont été créées dans des zones stratégiques comme Persano en Campanie, sur la rivière Sele, Policoro en Basilicate et le soutien à des projets de protection plus vastes comme le parc national Cilento-Vallo di Diano et Monti Alburni, et un centre dédié à l'espèce de Penne dans les Abruzzes.