https://ecodaily.org/news/global-warming-and-the-future-of-skiing/
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Chaque mois de décembre, entre 320 et 390 millions de personnes descendent les pistes de ski dans le monde.Comme ces amateurs de plein air le savent très bien, les conditions des sentiers peuvent faire ou défaire l’expérience.Les mauvaises conditions de ski ne nuisent pas seulement à l’expérience du consommateur : pour les entreprises qui exploitent ces stations, cela pourrait entraîner des pertes, voire menacer leur survie.La saison dernière, plusieurs stations ont été contraintes de fermer temporairement en raison des conditions.
Soixante-huit pays dans le monde proposent des stations de ski enneigées, mais les pays alpins (Suisse, France, Autriche, Allemagne et Italie) et les États-Unis se taillent la part du lion, accueillant les deux tiers des skieurs lors de la saison 2021-2022. .Environ 80 % des stations de ski dans le monde qui accueillent plus d’un million de skieurs par an se trouvent en Europe, principalement dans la région des Alpes.
Au cours des 50 dernières années, les Alpes ont connu une baisse de 8,3 % par décennie de la couverture neigeuse saisonnière (de novembre à mai), selon un article publié dans la revue Nature Climate Change.1 Pour l’avenir, les scientifiques estiment que 53 % des stations de ski européennes devraient être exposées à un risque élevé d’approvisionnement en neige dans un scénario de réchauffement climatique de 2°C au cours des trois prochaines décennies, en supposant qu’il n’y ait pas d’enneigement artificiel.
L’enneigement artificiel peut aider à lutter contre le problème de la couverture neigeuse, promettant des hivers supplémentaires à l’industrie du tourisme de ski, mais non sans coûts.L’enneigement artificiel est un processus gourmand en eau et en énergie, et s’en servir davantage pourrait faire grimper les coûts d’exploitation pour les propriétaires de stations.Pour les skieurs, cela signifie que les billets de remontées pourraient devenir encore plus chers si ces coûts étaient répercutés sur le consommateur.
Au-delà des coûts financiers, l’impact socio-économique pourrait également être considérable.Nous nous attendons à ce que la demande d’énergie augmente encore avec ou sans enneigement artificiel, mais l’intensité énergétique de cette activité met en évidence les défis à venir alors que nous cherchons à garantir des sources d’énergie fiables, abordables et propres.Une étude récente sur l'enneigement artificiel au Canada estime que produire 42 millions de m3 de neige produirait l'équivalent CO2 de l'énergie utilisée par 60 000 foyers pendant un an.
La solution, comme pour la plupart des secteurs, résidera probablement dans une combinaison d’atténuation et d’adaptation.À mesure que les réseaux électriques passeront aux énergies renouvelables, l’intensité des émissions liées à l’enneigement diminuera naturellement, même si cela prendra des décennies.Parallèlement, s’adapter à des réalités changeantes pourrait signifier des changements de comportement importants, allant d’une diminution des séjours de ski de la part des consommateurs à une coordination de l’industrie (y compris des suspensions volontaires improbables mais nécessaires) ou à une consolidation des entreprises de tourisme de ski.
L’impact entre le climat, la météo et le système économique n’est en aucun cas simple.En outre, l’objectif de limiter le réchauffement de 1,5 à 2°C par rapport aux températures de l’ère préindustrielle est abstrait pour la plupart des investisseurs.
Pourtant, nous constatons un impact croissant réparti dans tous les domaines de la vie – dans certains de manière subtile, comme dans le cas de l’industrie du tourisme de ski – et dans d’autres de manière plus aiguë, comme dans les risques liés à la crise du riz à venir, comme nous l’avons évoqué dans notre précédent rapport. .
Source : UBS