Voler l'eau de la rivière Sesia pour faire de la neige sur une piste de ski :le projet fou du Piémont

Lindipendente

https://www.lindipendente.online/2023/11/22/rubare-acqua-al-fiume-sesia-per-innevare-una-pista-da-sci-il-folle-progetto-del-piemonte/

Il est décidé :dans le Piémont, l'eau sera prélevée dans la rivière Sesia puis pompée en amont pour générer de la neige artificielle pour le ski de masse.Un projet qu'il n'est pas risqué de qualifier de fou, d'autant plus que la Sesia est parmi les premières voies navigables à avoir subi les conséquences d'une sécheresse qui s'empare désormais de manière chronique du Nord.L'eau de la rivière en difficulté devra, entre autres, desservir également un tronçon de pentes situé à seulement 707 mètres d'altitude, où la neige se fait de toute façon rare, a fortiori dans le contexte actuel de réchauffement climatique.Tout cela se réalisera grâce à un nouveau projet en voie d'achèvement et financé par la Région Piémont à hauteur de 2,5 millions d'euros.Le même conseil et les municipalités concernées, qui en février 2023 ont imposé à leurs citoyens des limites de consommation d'eau en raison d'une pénurie d'eau qui a fait perdre à la Sesia 80% de sa capacité.Néanmoins, à toute vitesse.«L'intervention en cours – a annoncé l'entreprise qui gère les usines impliquées dans le projet – consiste principalement en la collecte de l'eau de la rivière Sesia, qui coule à côté du début de l'usine perchoir, afin d'alimenter le réservoir à ciel ouvert présent dans la station et l'actuel système d'enneigement programmé des pistes de ski au-dessus, le rendant plus efficace en conjonction avec cette construction.Les travaux sont terminés et entreront en service dès le début de la saison hivernale en cours."

Le quartier de l'Alpe di Mera-Scopello, dans la province de Vercelli, bénéficiera notamment du projet débattu.La gestion des systèmes est dirigée par Entreprise Monterosa2000, le même qui a signé l'accord avec la Région Piémont pour la construction du nouveau système d'enneigement artificiel.Une installation qui, plus en détail, extraira l'eau de la rivière Sesia près du pont historique de Pila, la transportera jusqu'à la station de pompage et la fera ensuite remonter le long du versant de la Pianaccia jusqu'au bassin de stockage.Le système d'échantillonnage installé, équipé de trois pompes submersibles, est capable de prélever 400 m³/heure de la rivière, soit 400 mille litres d'eau par heure.À ce stade, il ne faut pas s'étonner que le domaine skiable en question soit pleinement entré dans le relation Neve Diversa par l'association écologiste Legambiente.En particulier, la zone de Valsesia a été incluse par le Cygne Vert dans la section des « installations soumises à la fureur thérapeutique ».En d'autres termes, parmi toutes ces installations qui, pour des raisons structurelles et historiques, ne sont plus capables de faire face aux nouvelles conditions climatiques sans des investissements monétaires constants (ou plutôt des déchets).

Selon un étude réalisée sur l'un des plus grands domaines skiables de Suisse, à court terme, «l'utilisation de la neige artificielle peut effectivement garantir une saison de ski de 100 jours, au moins dans les parties les plus élevées du domaine (au-dessus de 1'800 mètres), mais en ski Dans les zones situées à basse altitude, les températures seront trop élevées et l'air sera trop humide pour une formation de neige technique dans les décennies à venir.Les canons ne peuvent donc pas faire grand-chose.Et de toute façon, à long terme, même de nouveaux enneigeurs ne pourraient améliorer la situation que dans une certaine mesure, mais ils ne résoudront pas complètement le problème.Mais pour cela, il y a un prix à payer :selon les calculs des chercheurs, dans le pire des cas, "la consommation d'eau pour la neige artificielle augmentera de manière significative, d'environ 80 % seulement pour l'ensemble de la zone concernée".Un gaspillage d’eau disproportionné combiné à une consommation d’énergie effarante.Pour faire simple, la neige artificielle non seulement ne pourra pas amortir éternellement les effets de la crise climatique, mais elle constitue également un choix paradoxal avec des représailles très risquées, notamment pour le secteur même qu’elle tente de sauver.En revenant à la Sesia, comme prévu, début février elle avait 80% d'eau en moins et coulait dans un contexte asséché au point que les pétroliers se sont avérés nécessaires pour approvisionner l'Alta Valsesia et certains hameaux de Valduggia et Quarona.Désormais, comme si de rien n’était, l’eau de ce même fleuve sera donc inutilement gaspillée pour tenter de prolonger la vie d’un secteur désormais marqué de manière irréversible par les effets du réchauffement climatique.Si rien d'autre, dans au moins un autre cas de même, la raison a prévalu.

[par Simone Valéri]

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