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Les premiers résultats de la COP29, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, ne semblent pas laisser grand espoir quant à une réelle possibilité de changement en matière de politiques environnementales.Les partenaires de l'événement sont nombreux impliqué dans le secteur des énergies fossiles, tandis que le président de l'Azerbaïdjan (pays hôte de la COP), Ilham Aliyev, a lui-même défini le pétrole et le gaz comme un « don de Dieu ».Dans ce contexte, les premiers résultats de la Conférence ont été une estimation des investissements nécessaires, par les Banques Multilatérales de Développement (BMD), pour le financement de politiques durables à l'horizon 2030 et la réalisation d'un accord officiel sur le marché mondial du carbone sous les auspices des Nations Unies.Ce dernier constitue cependant une forme de véritable néocolonialisme, car il repose sur l’exploitation des terres et des ressources appartenant aux communautés locales pour permettre aux grandes entreprises de continuer à polluer en toute tranquillité.
L'adoption d'un marché mondial du carbone a été portée achevé grâce au travail d'un petit groupe de techniciens de l'Organe de Surveillance et pourrait être opérationnel dès l'année prochaine.Il s’agit d’une solution qui ne changerait pas d’un iota le système qui sous-tend le problème environnemental, et qui risquerait au contraire de l’encourager.En fait, les grandes entreprises pourront continuer à non perturbé, émettant des gaz à effet de serre et polluant grâce à des opérations massives écoblanchiment:les revenus des quotas carbone des entreprises qui luttent contre le changement climatique devraient en fait, du moins en théorie, financer la décarbonation, mais, selon ce qu'ont constaté les associations environnementales, moins de 58 % des recettes ont jusqu'à présent été réinvesties dans des projets utiles pour le climat.De cette façon, rien d'autre n'est donc fait réglementer un système qui exploite les émissions pour créer une nouvelle entreprise et donc de nouveaux profits.Comme le rapporte Reuters, l'International Emissions Trading Association (un groupe d'entreprises qui soutient les marchés mondiaux du carbone) a déclaré que l'ensemble des échanges sur le marché soutenu par l'ONU pourrait générer, d'ici 2030, 250 milliards de dollars par an.Le tout sans tenir compte des conséquences politiques, sociales et économiques qui seront subies par les populations dont les territoires participent aux projets de marché carbone et qui seront donc épuisées de leurs ressources.Le marché des crédits carbone met en effet en moto mécanismes réels néocolonialisme, comme il est basé sur le vol de terres et de ressources aux communautés locales et aux populations autochtones pour pouvoir soutenir des projets qui opèrent au sein de ce marché.
En outre, il a été établi que l'investissement des BMD (qui comprennent la Banque mondiale, les Banques de développement européenne, asiatique, africaine, interaméricaine et islamique, ainsi que la Banque européenne d'investissement et la Nouvelle Banque de développement) pour financer des politiques durables devrait représenter un total de 170 milliards de dollars.Parmi eux, environ 120 milliards ils serviront pour financer des projets climatiques pour les pays à revenu faible et intermédiaire, tandis que 50 milliards seront alloués aux pays à revenu élevé.Il existe cependant très peu d'informations sur la manière dont l'argent sera dépensé, ce qui constitue avant tout un signal d'alarme. à la lumière de la peu de transparence qui distingue des organismes comme la Banque mondiale lorsqu'il s'agit d'investissements « climatiques ».
[par Michèle Manfrin]