https://www.open.online/2024/08/29/pressing-paesi-ue-rinvio-regolamento-deforestazione
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La République tchèque a demandé à la Commission européenne de reporter l'entrée en vigueur du règlement contre la déforestation, ravivant ainsi la pression de certains pays de l'UE pour que la nouvelle équipe dirigée par Ursula von der Leyen décide de réintroduire la mesure.«L'impact sur les entreprises individuelles et les chaînes d'approvisionnement est difficile à estimer à l'heure actuelle.Afin de minimiser les effets négatifs potentiels, la Commission doit donner suffisamment de temps à tous les acteurs pour se familiariser avec les outils clés nécessaires à la mise en œuvre du règlement", a déclaré le service de presse du ministère tchèque de l'Agriculture dans une note officielle.«Étant donné que cela n'a pas encore été fait – poursuit le communiqué – nous demandons, comme beaucoup d'autres États membres de l'UE, que la mise en œuvre du règlement soit reportée».
Le front commun de huit gouvernements européens
Ce n'est pas la première fois que le règlement européen contre la déforestation, l'une des dispositions les plus ambitieuses des politiques de Pacte vert, se retrouve au centre de critiques et de controverses.En mars dernier, à la suite des protestations des agriculteurs, d'autres gouvernements ont tenté de convaincre Bruxelles de reporter l'entrée en vigueur de la loi.Parmi les pays qui ont promu cette campagne ces derniers mois, il y a aussi l'Italie, rejointe par l'Autriche, la Finlande, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède.Un front assez large, qui peut désormais compter sur un nouveau membre :la République tchèque.Cependant, il reste très difficile pour ces huit pays de pouvoir effectivement faire échouer une loi approuvée - en fait à une large majorité – il y a plus d’un an et demi.Une demande de report de l'entrée en vigueur de la mesure est également venue du PPE, le Parti populaire européen, qui, sur les questions environnementales, est souvent divisé entre ceux qui demandent des mesures ambitieuses et ceux qui prêchent la modération et la prudence.
Que prévoit l’EUDR ?
La réglementation européenne, critiquée par certains gouvernements européens, vise à réduire la contribution de l'Union européenne à la déforestation.La mesure impose aux entreprises qui commercialisent de l'huile de palme, du bétail, du soja, du café, du cacao, du bois, du caoutchouc, des meubles ou du chocolat de démontrer que leurs produits ne contribuent pas à la déforestation ou à la dégradation des forêts.Le règlement, en réalité, est déjà entré en vigueur en juin 2023 mais donne dix-huit mois aux entreprises pour s'adapter aux nouvelles règles.Cela signifie que la mise en œuvre effective des nouvelles dispositions débutera à partir du 30 décembre 2024, tandis que les petites entreprises bénéficieront de six mois supplémentaires, soit jusqu'au 30 juin 2025.
Critiques du règlement européen
En mars dernier, suite aux protestations des agriculteurs, sept gouvernements européens ont lancé un appel à la Commission européenne pour lui demander de revenir sur ses pas.Selon les pays en question, parmi lesquels figure également l'Italie, les nouvelles obligations du règlement entraînent "une charge administrative disproportionnée" pour le secteur agricole européen et ralentiraient d'autres programmes mis en place par Bruxelles, par exemple les incitations à l'agriculture biologique.En réalité, les organisations européennes du secteur biologique elles-mêmes ont critiqué cette position, précisant que les gouvernements en question "utilisent l'agriculture biologique comme prétexte pour affaiblir la législation environnementale".
Sur la couverture :Un travailleur dans une plantation de palmiers à huile à Sabak Bernam, en Malaisie, le 21 juillet 2023 (EPA/Fazry Ismail)