https://www.open.online/2023/11/11/ue-intesa-legge-ripristino-natura-cosa-prevede
- |
Ce n’est peut-être pas la version originale et la plus ambitieuse, mais c’est certainement une mesure d’importance historique.Ces derniers jours, les trois institutions européennes - Commission, Conseil et Parlement - sont parvenues à un accord sur la loi pour la restauration de la nature.Il s’agit de l’un des piliers les plus contestés du Green Deal, sur lequel les groupes de droite et de centre-droit de la Chambre européenne ils se sont opposés long.En juillet dernier, le voter du Parlement européen a vu une scission au sein du Parti populaire, allié en partie aux forces de centre-gauche et en partie aux souverainistes.Ce feu vert a permis d'aboutir à ce que l'on appelle le "trilogue", c'est-à-dire des négociations entre les trois institutions européennes.L'accord final conclu à Bruxelles et convenu avec les États membres ne contient pas certaines des propositions les plus ambitieuses formulées par la Commission européenne.Mais cela a empêché l’une des mesures symboliques de l’agenda vert européen de s’effondrer complètement.
Les objectifs pour 2030 et 2050
Ce qui rend la loi particulièrement innovante est le fait que, pour la première fois, elle ne se limite pas à prévoir la protection des espaces naturels les plus menacés.Mais des réglementations sont mises en place pour restaurer la nature là où elle a déjà été dégradée.En effet, selon les estimations de Bruxelles, 80 % des habitats européens sont en mauvais état.Les objectifs fixés par le règlement sont ambitieux :restaurer au moins 20 % des zones terrestres et marines de l'UE d'ici 2030 et restaurer tous les écosystèmes d'ici 2050.Pour que ces objectifs soient respectés, les pays membres devront s’engager à remettre en bon état au moins 30 % des types d’habitats couverts par la nouvelle loi d’ici 2030.Augmenter cette part à 60 % d’ici 2040 et à 90 % d’ici 2050.Pour ce faire, chaque gouvernement devra adopter un plan national de restauration de la nature, détaillant comment ils entendent atteindre les objectifs fixés par la nouvelle loi.A côté de la restauration, se pose ensuite la question de l'entretien.Une fois qu’une zone naturelle est en bonne santé, les gouvernements devront également veiller à ce qu’elle ne se détériore plus.
Agriculture et foresterie
Concernant la restauration des terres à des fins agricoles, l'un des points les plus débattus du règlement, les pays de l'UE devront s'engager à améliorer la performance de trois indicateurs.Il s'agit de ce que l'on appelle « l'indice des papillons des prairies », la part des terres agricoles à forte biodiversité et le stock de carbone dans les sols minéraux cultivés.En ce qui concerne les forêts, les indications contenues dans la nouvelle loi obligent les pays de l'UE à augmenter le nombre d'espèces d'arbres présentes.Et surtout leur résistance au changement climatique.
Le « frein d’urgence » de la Commission
La Commission européenne veillera au respect effectif de tous ces paramètres, à laquelle le Conseil a décidé de confier la tâche de présenter - un an après l'entrée en vigueur de la disposition - un rapport incluant les ressources économiques disponibles au niveau de l'UE pour financer tous interventions nécessaires.Le texte final de l'accord prévoit alors un "frein d'urgence", qui permet de reporter certains objectifs en cas de craintes pour la sécurité alimentaire.En 2033, la Commission devra revoir et évaluer l’application du règlement et ses impacts sur différents secteurs :l'agriculture, la pêche, la gestion forestière et plus encore.
La dernière étape
Maintenant que l'accord entre les trois institutions européennes a été trouvé, le Parlement et le Conseil devront donner leur feu vert définitif au texte de loi actualisé.Une démarche qui, sauf surprise, ne devrait être qu’une simple formalité.« Il n'y a pas de temps à perdre pour restaurer la nature dont dépendent notre bien-être et nos économies », a commenté le nouveau vice-président exécutif du Green Deal, Maros Sefcovic.L’accueil des groupes écologistes a été plus mitigé, car ils auraient préféré maintenir les mesures plus ambitieuses contenues dans la proposition initiale de règlement :"Nous sommes soulagés de constater que les négociateurs n'ont pas complètement déçu les citoyens européens", a commenté Sofie Ruysschaert, responsable de BirdLife Europe.
Crédits photos :UNSPLASH/Luca Bravo