Transition écologique, le revers de la médaille :L'Italie se classe dernière en Europe pour le recyclage des déchets électroniques

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https://www.open.online/2023/05/18/transizione-ecologica-italia-europa-riciclo-rifiuti-elettronici

Notre pays peine à valoriser les matières premières utiles à la transition écologique :les problèmes, plus que dans les usines de recyclage, se situent dans la phase de collecte

De tous les classements européens, il y en a un dans lequel l'Italie s'est toujours sentie en sécurité :l’économie circulaire.Depuis des années, notre pays est en tête du classement des 27 États de l’UE.En 2020, le taux de recyclage des déchets en Italie était de 83,2 %, contre une moyenne européenne de 39,2 %.Il en va de même pour la circularité des matières, c’est-à-dire la quantité de matières premières valorisées puis réintroduites dans l’économie :notre pays arrive en deuxième position (après la France) avec 21,6%, un chiffre également bien supérieur à la moyenne européenne (12,8%).Il existe pourtant certains secteurs de l’industrie du recyclage dans lesquels l’Italie n’est pas du tout leader en Europe.C’est le cas des DEEE (Déchets d’équipements électriques et électroniques) :appareils électroménagers, ordinateurs, smartphones, panneaux photovoltaïques, dispositifs médicaux et bien plus encore.Pour ce type de déchets, l'Italie est à quatrième à dernière place en Europe avec un taux de recyclage de 32,1 %.

Tous ces appareils contiennent de grandes quantités de matières premières critiques, considéré comme fondamental pour la transition écologique.Mais jusqu’à présent, une grande partie de ces matériaux est gaspillée.La transition vers des sources renouvelables et l’électrification des transports nécessiteront des quantités toujours croissantes de matières premières critiques, à commencer par le lithium et les terres rares.Et c'est pourquoi le gouvernement a mis en place un groupe de travail pour trouver d'éventuels gisements sous le sol italien.Les experts avertissent que le potentiel géologique de l'Italie est très limité et suggèrent une autre solution :investir dans le recyclage.Deuxième Cassa Depositi e Prestiti, filiale du ministère de l’Économie, l’UE importe 80 % des matières premières critiques qu’elle consomme.Ce n'est que grâce au recyclage, souligne le rapport du CDP, que 52 % de la demande en lithium et 58 % de celle en cobalt pourront être satisfaits.

La collecte des DEEE et la disparition des « grands blancs »

Afin de ne pas ébranler les fondements de la transition écologique, l’Italie doit investir dans le recyclage des DEEE.Et pour cela, il faut d’abord rattraper le retard accumulé.En valeur absolue, les déchets traités sont de plus en plus :en 2021, l'Italie a géré 510 367 tonnes de DEEE, soit 6,6 % de plus qu'en 2020.Les objectifs européens reposent cependant sur le pourcentage de déchets traités par rapport à ce qui a été mis sur le marché au cours des trois années précédentes.Et ces dernières années, les émissions de DEEE ont augmenté à un rythme bien supérieur au taux de collecte, éloignant encore plus l’Italie des objectifs européens.En 2019, l'Italie a collecté 39 % des DEEE rejetés, en 2021, ce chiffre est tombé à 34 %.«À ce jour, nous collectons environ la moitié de ce que l'Union européenne nous demande, il nous reste encore un long chemin à parcourir», reconnaît Fabrizio Longoni, directeur général du Centre de coordination DEEE.

Pourtant, en Italie, il existe des installations de valorisation des déchets électroniques :le CdC en a accrédité 46, pour un total de 135 lignes de production.Le problème réside dans la collection.« Je vais vous donner un exemple :pour chaque machine à laver il y a une obligation de récupérer jusqu'à 80% du poids original du produit.Une part importante des DEEE disparaît précisément pour cette raison :nous préférons classer les déchets d'une autre manière et ne pas avoir d'obligations", explique Longoni.Ce phénomène est avant tout lié aux « grands blancs », c'est-à-dire aux machines à laver, aux lave-vaisselle, aux réfrigérateurs, etc.«Il arrive que les sociétés de distribution récupèrent chez le client l'appareil qui ne fonctionne pas et ne le classent pas correctement, monétisant ainsi ce processus.En stoppant ces flux parallèles, nous pourrions combler une grande partie de l’écart avec le reste de l’Europe. »

Pour les petits déchets électroniques, le problème réside dans la dispersion.C’est le cas des téléphones portables ou des appareils portables, qui finissent dans certains cas dans la collecte indifférenciée des déchets.Pour faire face à ces problèmes – flux parallèles et dispersion – les entreprises du secteur du recyclage proposent deux solutions.«La première voie, jamais pratiquée jusqu'à présent, est d'augmenter les contrôles.Quiconque n'attribue pas le bon code à un refus, et le fait volontairement, commet un délit", rappelle Longoni.La deuxième solution, selon le directeur du Centre de Coordination DEEE, est d'investir dans la sensibilisation des citoyens :«Plus les consommateurs sont conscients, plus il est probable que les déchets soient éliminés correctement.Cette activité relève de la réglementation des communes et des entreprises qui gèrent la collection.

L’effort européen en faveur du recyclage des batteries

Aux côtés des DEEE, il existe un autre groupe de déchets riches en matières premières critiques :piles et accumulateurs.Ici aussi, la situation est similaire :Les données italiennes sont inférieures à la moyenne européenne et les problèmes résident surtout dans la phase de collecte.« Du point de vue de l'efficacité, les usines italiennes sont parmi les premières au monde.Comme on dit dans certaines régions d'Italie, nous parvenons à prélever du sang sur les navets", souligne Luca Tepsich, secrétaire général du Centre national de coordination des piles et accumulateurs (Cdcnpa).L'acronyme « piles et accumulateurs » distingue en réalité trois types de déchets :batteries portables, batteries de démarrage de véhicules et batteries industrielles.A ce jour, les normes européennes prévoient des contraintes uniquement pour les batteries portables :le taux minimum de collecte est fixé à 45 %, mais en 2021 l'Italie s'est arrêtée à 35 %.

À quelques exceptions près, il n’existe pas de système de récupération des piles et accumulateurs en Italie.«Historiquement, nous avons toujours eu des usines de batteries au plomb, mais pour tous les autres types de batteries, il n'y a pas de flux et ils ne sont pas de nature à justifier une usine nationale.L'Espagne, la France et l'Allemagne agissent comme collectionneurs pour toute l'Europe", explique Tepsich.Cependant, les choses sont sur le point de changer.Grâce à des fonds européens, des travaux sont également en cours en Italie pour ouvrir les premières usines de recyclage de batteries électriques.Le projet le plus avancé est celui d'EnelX et Midac, une entreprise italienne leader dans la production de systèmes de stockage, qui construira la première usine italienne de recyclage de batteries au lithium.«Avec la mobilité électrique, l'introduction des batteries sur le marché connaît une croissance exponentielle et dans 10/15 ans il faudra les éliminer – souligne Tepsich -.La logique est la suivante :créez les systèmes maintenant pour être prêts.

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