La grande refonte :Notes de la session 3 du TEDSummit 2019

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Marco Tempest et ses quadricoptères réalisent un spectacle époustouflant qui évoque à parts égales la science et la magie au TEDSummit :Une communauté au-delà des frontières, le 23 juillet 2019, à Édimbourg, en Écosse.(Photo:Bret Hartman/TED)

Au cours d'une session incroyable, les conférenciers et les artistes ont exposé les plus grands problèmes auxquels le monde est confronté – de la catastrophe politique et économique à la montée de la violence et aux deepfakes – ainsi que de nouvelles réflexions sur les solutions.

L'événement : TEDSummit 2019, séance 3 :The Big Rethink, animé par Corey Hajim et Cyndi Stivers

Quand et où : Mardi 23 juillet 2019, 17h00 BST, au Edinburgh Convention Centre à Édimbourg, en Écosse

Intervenants : George Monbiot, Nick Hanauer, Raghuram Rajan, Marco Tempest, Rachel Kleinfeld, Danielle Citron, Patrick Chappatte

Musique: KT Tunstall partage comment elle a trouvé sa signature sonore et a joué ses tubes "Miniature Disasters", "Black Horse and the Cherry Tree" et "Suddenly I See".

Les conférences en bref :

"Nous sommes une société d'altruistes, mais nous sommes gouvernés par des psychopathes", explique George Monbiot.Il s'exprime au TEDSummit :Une communauté au-delà des frontières, le 23 juillet 2019, à Édimbourg, en Écosse.(Photo:Ryan Lash/TED)

Georges Monbiot, journaliste d’investigation et « fauteur de troubles professionnel » autoproclamé

Grande idée:Pour sortir du désordre politique dans lequel nous nous trouvons, nous avons besoin d’une nouvelle histoire qui capte l’esprit des gens au-delà des lignes de fracture.

Pourquoi? «Bienvenue dans le néolibéralisme, la doctrine zombie qui ne semble jamais mourir», déclare George Monbiot.Nous avons été incités par les politiciens et les économistes à accepter une idéologie de compétition extrême et d’individualisme, affaiblissant les liens sociaux qui font que nos vies méritent d’être vécues.Et malgré la crise financière de 2008, qui a révélé les lacunes flagrantes du néolibéralisme, celui-ci domine toujours nos vies.Pourquoi?Nous n’avons pas encore produit une nouvelle histoire pour la remplacer – un nouveau récit pour nous aider à donner un sens au présent et à guider l’avenir.Alors Monbiot propose le sien :la « politique d’appartenance », fondée sur la conviction que la plupart des gens sont fondamentalement altruistes, empathiques et soucieux du social.Si nous parvenons à exploiter notre besoin fondamental de coopérer – notamment en construisant des communautés généreuses et inclusives autour de la sphère partagée des biens communs – nous pouvons construire un monde meilleur.Avec une nouvelle histoire pour éclairer le chemin, nous pourrions bien y arriver.

Citation du discours:"Nous sommes une société d'altruistes, mais nous sommes gouvernés par des psychopathes."


Nick Hanauer, entrepreneur et capital-risqueur.

Grande idée:L’économie a cessé d’être une science rationnelle au service du « bien général » de la société.Il est temps d’abandonner l’économie néolibérale et de créer des outils pour lutter contre les inégalités et l’injustice.

Comment? Aujourd’hui, sous la bannière d’une croissance sans entrave grâce à une baisse des impôts, moins de réglementations et des salaires plus bas, l’économie est devenue un outil qui renforce l’écart croissant entre les riches et les pauvres.Nick Hanauer pense que nous devons reconnaître que notre société fonctionne non pas parce qu’elle est une compétition impitoyable entre ses membres économiquement les plus forts, mais parce que la coopération entre les personnes et les institutions produit de l’innovation.La concurrence ne devrait pas s’exercer entre les puissants aux dépens de tous les autres, mais entre des idées qui s’affrontent sur un marché bien géré auquel chacun peut participer.

Citation du discours: « Les économies prospères ne sont pas des jungles, ce sont des jardins – ce qui veut dire que les marchés, comme les jardins, doivent être entretenus… Sans les contraintes des normes sociales ou de la réglementation démocratique, les marchés créent inévitablement plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. »


Raghuram Rajan partage son idée d'un « localisme inclusif » — donner aux communautés les outils nécessaires pour se redresser tout en établissant des normes pour prévenir la discrimination et la corruption — au TEDSummit :Une communauté au-delà des frontières, le 23 juillet 2019, à Édimbourg, en Écosse.(Photo:Ryan Lash/TED)

Raghuram Rajan, économiste et ancien gouverneur de la Reserve Bank of India

Grande idée:À mesure que les marchés se développent et que les gouvernements s’efforcent de résoudre les problèmes économiques d’en haut, les petites communautés et les quartiers perdent leur voix – et leurs moyens de subsistance.Mais si les pays ne disposent pas des outils nécessaires pour résoudre les problèmes locaux, il est temps de se tourner vers les communautés de base pour trouver des solutions.

Comment? Raghuram Rajan estime que les nations doivent exercer un « localisme inclusif » :donner aux communautés les outils nécessaires pour se redresser tout en établissant des normes pour prévenir la discrimination et la corruption.À mesure que les dirigeants locaux progressent, les citoyens deviennent actifs et les communautés reçoivent les ressources nécessaires de la part de philanthropes et, grâce à des incitations économiques, les quartiers prospéreront et reconstruiront leur tissu social.

Citation du discours:« Ce dont nous avons vraiment besoin, ce sont des politiques ascendantes conçues par la communauté elle-même pour réparer les liens entre la communauté locale et les économies nationales – ainsi qu’internationales florissantes. »


Marco Tempête, cyber-illusionniste

Grande idée:Les illusions qui font exploser notre imagination sont créées lorsque la magie et la science se rencontrent.

Pourquoi? « Est-il possible de créer des illusions dans un monde où la technologie rend tout possible ? » demande le techno-magicien Marco Tempest, alors qu'il interagit avec son groupe de petites machines volantes appelées quadricoptères.Les drones dansent autour de lui, réagissent avec entrain à ses gestes et facilitent l'anthropomorphisation ou l'attribution de traits de personnalité.Les copains bourdonnants de Tempest s'écartent, planent et s'arrêtent, se déplaçant en formation pendant qu'il les orchestre.Son affichage époustouflant vous fera vous demander :Était-ce de la science ou de la magie ?Peut-être que c'est les deux.

Citation à retenir:"Les magiciens sont intéressants, leurs illusions accomplissent ce que la technologie ne peut pas réaliser, mais que se passe-t-il lorsque la technologie d'aujourd'hui semble presque magique ?"


Rachel Kleinfeld, conseiller en démocratie et auteur

Grande idée:Il est possible de réprimer la violence – dans le monde entier et chez nous – avec la démocratie et beaucoup d’attention politique.

Comment? Action concentrée sur la compassion.Nous devons dissiper l’idée selon laquelle certaines personnes méritent la violence en raison de l’endroit où elles vivent, des communautés dont elles font partie ou de leur origine socio-économique.Kleinfeld appelle cette forme particulière de violence fondée sur les inégalités « violence de privilège », expliquant comment elle évolue par étapes et les moyens par lesquels nous pouvons l’éradiquer.En déprogrammant notre perception de la violence, de ses origines et de ses victimes, nous pouvons avancer et construire des sociétés plus sûres et plus sécurisées.

Citation du discours:« La chose la plus importante que nous puissions faire est d’abandonner l’idée selon laquelle certaines vies valent moins que d’autres. »


« Non seulement nous croyons aux faux, mais nous commençons à douter de la vérité », déclare Danielle Citron, révélant la menace que font peser les deepfakes sur la vérité et la démocratie.Elle s'exprime au TEDSummit :Une communauté au-delà des frontières, le 23 juillet 2019, à Édimbourg, en Écosse.(Photo:Ryan Lash/TED)

Danielle Citron, professeur de droit et chercheur en deepfake

Grande idée:Les deepfakes – une technologie d'apprentissage automatique utilisée pour manipuler ou fabriquer du contenu audio et vidéo – peuvent causer des dommages importants aux individus et à la société.Nous avons besoin d’une approche législative et éducative globale du problème.

Comment? L’utilisation de la technologie deepfake pour manipuler la vidéo et l’audio à des fins malveillantes – qu’il s’agisse d’alimenter la violence contre les minorités ou de diffamer des politiciens et des journalistes – devient omniprésente.Alors que les outils deviennent plus accessibles et leurs produits plus réalistes, que devient cet ingrédient clé des processus démocratiques :la vérité ?Comme le souligne Danielle Citron : « Non seulement nous croyons aux faux, mais nous commençons à douter de la vérité. » La solution, suggère-t-elle, ne peut pas être simplement technologique.La législation mondiale doit être adaptée pour lutter contre les usurpations d’identité numériques qui portent atteinte à la vie privée et ruinent des vies.Des initiatives éducatives sont nécessaires pour apprendre aux médias à identifier les contrefaçons, persuader les forces de l'ordre que les auteurs méritent d'être poursuivis et convaincre le grand public que l'avenir de la démocratie est réellement en jeu.

Citation du discours:« Les technologues s’attendent à ce que les progrès de l’IA rendent bientôt impossible la distinction entre une fausse vidéo et une vraie.Comment des vérités peuvent-elles émerger sur un « marché d’idées » en proie à des contrefaçons ? Allons-nous emprunter le chemin de la moindre résistance et croire simplement ce que nous voulons croire, au diable la vérité ?


« La liberté d'expression n'est pas incompatible avec le dialogue et l'écoute de l'autre, mais elle est incompatible avec l'intolérance », estime le caricaturiste Patrick Chappatte.Il s'exprime au TEDSummit :Une communauté au-delà des frontières, le 23 juillet 2019, à Édimbourg, en Écosse.(Photo:Ryan Lash/TED)

Patrick Chappatte, dessinateur éditorial et journaliste graphique

Grande idée:Nous avons besoin d’humour comme nous avons besoin de l’air que nous respirons.Nous ne devrions pas risquer de compromettre notre liberté d’expression en nous censurant au nom du politiquement correct.

Comment? Notre monde saturé de médias sociaux est à la fois une bénédiction et une malédiction pour les caricaturistes politiques comme Patrick Chappatte, dont le travail satirique peut devenir viral tout en faisant d'eux, ainsi que des publications pour lesquelles ils travaillent, une cible.Qu’il s’agisse d’une peine de prison, d’un licenciement ou de la suppression pure et simple des caricatures dans les journaux, les caricaturistes du monde entier sont de plus en plus pénalisés pour leur art.Chappatte souligne l'importance de la forme d'art dans le discours politique en nous guidant à travers 20 ans de caricatures éditoriales à la fois humoristiques et caustiques.À une époque où les plateformes de médias sociaux offrent souvent des lieux de colère plutôt que de débat, il suggère que les médias traditionnels ne devraient pas se détourner de ces royaumes en ligne, et nous non plus.Il est désormais temps de résister à l’autocensure préventive ;si nous ne le faisons pas, nous risquons de nous réveiller dans un monde aseptisé et sans liberté d’expression.

Citation du discours:"La liberté d'expression n'est pas incompatible avec le dialogue et l'écoute mutuelle, mais elle est incompatible avec l'intolérance."

Autorisé sous: CC-BY-SA
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