Les six piliers d'ENI dans le monde de la culture italienne

Lindipendente

https://www.lindipendente.online/2024/10/09/le-sei-zampe-di-eni-dentro-il-mondo-della-cultura-italiana/

Crotone, Gela, Livourne, Pavie, Potenza, Ravenne, Tarente, Venise.En ce qui concerne le monde de la culture italienne, le géant de l'énergie ENI a ses jambes presque partout.Ceci a été souligné récemment relation de l'Association Sud élaboré en collaboration avec le Centre de documentation sur les conflits environnementaux.Le dossier explore le lien entre ENI et la culture, en observant les initiatives promues par le groupe et en explorant « les stratégies de «lavage culturel« mis en œuvre par l'entreprise » ;en bref, il entend révéler les manières dont ENI exploiterait ses projets culturels (allant du parrainage de la Serie A, à celui de festivals locaux ou d'anniversaires symboliques comme la Journée mondiale de l'enfance) pour améliorer son image publique et détourner l’attention de ses pratiques controversées et éthiquement discutables dans l'exploitation du pétrole et du gaz.«L'opération d'ENI est une forme sophistiquée de distraction de masse», dénonce le rapport :il "vise à détourner l'attention des graves responsabilités environnementales de l'entreprise" et "tente de construire une image de proximité avec les communautés locales" à travers la promotion de "récits de durabilité et de soutien à la beauté artistique" du Bel Paese.Pourtant, « cette vision cache unhéritage toxique laissé dans de nombreux territoires italiens».

Le rapport de Sud et CDCA a été publié le vendredi 16 septembre et fait partie de la campagne de l'Observatoire ENI et de son programme Culture Durable Sud.Le «grand travail de distraction cognitive» mis en place par ENI servirait à «éloigner du grand public l'idée que l'entreprise a encore quelque chose à voir avec le monde pétrolier», rapprocher son image d’un avenir durable, renouvelable, généreusement proche des communautés locales et promoteur des beautés artistiques et paysagères de l'Italie".Au-delà de redorer son image, le but ultime des initiatives d'ENI serait de convaincre le grand public « que un monde vert n’est possible que si nous le laissons aux grands acteurs économiques, les mêmes qui nous ont donné un avenir sérieusement compromis", et pour détourner l'attention des pratiques spéculatives et non durables de l'entreprise.Un rôle fondamental dans cette opération serait joué par Fondation Enrico Mattei.Il se définit comme un « centre de recherche international à but non lucratif, visant une recherche de qualité, innovante, interdisciplinaire et scientifiquement rigoureuse dans le domaine du développement durable ».Parmi ses objectifs, il y aurait également celui « d'étudier les questions d'intérêt particulier pour le Groupe ENI », pour orienter les politiques de l'entreprise.Or, selon le rapport, il semblerait « que son rôle soit de confirmer les choix de gestion, leur offrant une aura d’objectivité scientifique».

L'accusation lancée par Sud et CDCA, en bref, c'est qu'ENI exploite les recherches de la Fondation Mattei, entourées d'une aura de scientificité présumée, pour guider les gens vers des solutions utiles à l'entreprise.Même si le directeur de la Fondation, Alessio Lanza, a ouvertement soutenu que « les recherches du groupe ils ne sont pas commandés par ENI et ENI ne demande pas à la Fondation des recherches spécifiques», les hypothèses de Sud et CDCA ne semblent pas avoir de difficulté à trouver une confirmation :c'est le cas de la promotion de la recherche qui finit par suggérer de se concentrer sur les biocarburants, « par hasard l’un des domaines sur lesquels ENI se concentre le plus pour la décarbonation des transports", ou du conflit entre les propres paroles de Lanza et celles prononcées par ENI, qu'il avait préalablement communiquées à Sud et CDCA que l'entreprise peut demander à la Fondation des recherches sur des sujets précis, contrairement à ce qu'affirme le directeur.Un autre domaine du monde de la culture et de la recherche dans lequel ENI investit particulièrement est celui de l'université.Aussi Paix verte, dans un relation de 2023, avait parlé des "six jambes de l'ENI sur les écoles et les universités".Le même dossier que Sud et CDCA souligne comment «en 2023 ENI a directement financé les universités publiques avec une contribution d'environ 10 millions d'euros», ce qui s'accompagne d'une présence «beaucoup plus claire» à travers environ 150 projets d'échanges avec des universités, y compris les cursus diplômants et les doctorats de recherche.ENI a également 23 autres projets actifs avec le CNR et l'ENEA, les deux plus grands organismes de recherche publics.

Dernier point, mais non le moindre, tous les projets directs de « lavage culturel » en contact étroit avec le territoire que le chien à six pattes ferait la promotion en Italie, qui recoupent des initiatives dans le monde universitaire et de la recherche.Le rapport en identifie huit, qui touchent les provinces et communes du nord au sud du pays.L’un des cas les plus paradigmatiques est celui de Gel, où ENI, après la fermeture de la raffinerie en 2014, a lancé un projet de relance de la zone avec « une approche peu culturelle et beaucoup touristique ».Tout cela serait promu pour cacher ces « blessures jamais cicatrisées » que l'exploitation de l'entreprise aurait infligées au territoire, de « la pollution de l'eau, de la terre et de l'air » à « l'impact sur la santé ».Comme Gela, un Porto Marghera, Venise, où ENI participe au projet visant à "faire de Venise la capitale mondiale du développement durable" en cachant l'intention de construire un incinérateur civil de boues d'épuration à proximité du canal industriel du Sud.Outre Gela et Venise, Crotone, Livourne, Ravenne, Tarente et les communes de Viggiano et Sannazzaro abritent également des projets similaires.ENI, après tout, n'est pas étrangère à plans d'exploitation des terres contraires à l'éthique.C'est le cas, apparu récemment, de exploitation des eaux territoriales palestiniennes, pour lequel le géant italien de l’énergie a reçu un permis d’exploration du gouvernement israélien lui-même.

[par Dario Luciano]

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