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Cela fonctionne comme ça.On fait une proposition qui est irrecevable à de nombreux points de vue, exigeant que celui qui la propose soit expulsé et ferme brutalement la porte derrière lui.Ou le lui jeter au visage, s'il est à la porte.
L’avantage de le rendre si grand ?Simple.La proposition ultérieure, purgée des aspects les plus inadmissibles, paraîtra alors beaucoup plus raisonnable ou acceptable.Cela semblera le résultat d’une médiation heureuse et constructive de bon sens.Soyons clairs :on ne peut exclure que l'autre partie ne soit pas assez intelligente pour accepter la première proposition.Mais cela ne ferait que démontrer à quel point il est utile de tirer gros du premier coup.
Cette dynamique se répète désormais pour le paquet de sécurité juste annoncé par le gouvernement.Ce qui aggrave des crimes qui n'avaient pas besoin d'être aggravés, ou les crée pour des dangers inexistants.Pourtant, au piétinement des droits, comme pour ceux qui sont animés par un mépris évident des catégories concernées.Un mépris réservé aux ennemis ;ni aux citoyens, ni à leurs semblables.Un mépris dans lequel on peut investir électoralement, pour peu qu’on ait la certitude, ou au pire l’illusion, de pouvoir surfer sur la vague.
Désolé si le ton peut paraître provocateur, mais en parcourant les points clés du package de sécurité, tout cela devient évident, c'est un roulement constant des yeux.En fait, il ne me semble pas que ces derniers mois le débat public ait été dominé par l'urgence des criminels ayant des enfants ou tombant volontairement enceintes pour pouvoir tricher avec la loi ;ou des prisons aux mains des prisonniers, avec un remake italien en vue Un après-midi de journée canine où le protagoniste au lieu de « Attique » crie « Rebibbia ! ».
Où il y a eu des émeutes, il me semble que cela s'est produit à cause des conditions institutions inhumaines (y compris moi Centres permanents de rapatriement), qui sont également dégradantes pour ceux qui sont contraints d'y travailler.La répression use également le répresseur, et pas seulement le refoulé.Mais les décisions pertinentes d'organismes tels que la Cour européenne des droits de l'homme restent dans l'ombre de la politique et des médias, et tout en se proposant d'être des ennemis et des boucs émissaires de l'électorat, ils ignorent les peines et les coûts qu'ils imposent.Et il paie, frustré mais il paie.
Je ne pense pas qu'il y ait eu une escalade des attaques contre les agents en congé.Ou qu’il y a eu une escalade due aux vols à la tire de mineurs.Lorsque les vols à la tire en Italie sont devenus viraux dans le monde entier, c’est parce que les médias ont mis en avant la mauvaise personne avec le bon slogan («Attention pickpocket! »).Il ne me semble pas que le principal obstacle à la transition écologique et à l'atténuation d'une catastrophe climatique qui touche déjà des millions d'Italiens soit représenté par les barrages routiers, ni qu'il existe un tel vide juridique qu'ils pourraient devenir une sorte d'été. jeu pour les militants d’idées éphémères.En effet, s’il existe un problème de plus en plus répandu au niveau européen, comme nous l’écrivions déjà en janvier, c’est bien celui de la répression de la dissidence.
Mais le jeu du gouvernement est un jeu aussi éprouvé que cruel, et nous l'avons vu à l'œuvre dès le début.A partir du décret "anti-rave", ce qui n'était pas si "anti-rave", et s'est poursuivi au fil des mois avec le décret sur "atterrissages sélectifs».Puisqu'en Italie on n'a plus besoin d'intellectuels prophétiques, mais tout au plus d'intellectuels dotés d'une bonne mémoire, illustrons le cycle probable qui sera infligé au pays avec ce paquet sécuritaire.
Tout d’abord, nous avons les déchets, sous forme de colis :un fouillis d’outils répressifs aussi inutiles que cruels ou dangereux.Cela suscite évidemment toute une série de réactions compréhensibles de la part des experts, des observateurs et des associations.Ceux qui mâchent quotidiennement le pain de la loi perçoivent sa toxicité rien qu’en sentant un tel emballage, et tirent donc la sonnette d’alarme.Armé d'une infinie patience, il va décortiquer ce qui ne va pas, ce qui ne sert à rien, ce qui est dangereux, ce qu'il faut absolument arrêter.Certains politiciens de l’opposition se joindront naturellement au chœur, notamment parce que c’est dans des cas comme celui-ci qu’il est utile d’avoir une opposition.
Prédire le crime d’émeute dans les prisons et inclure également les cas de protestation pacifique et de résistance passive signifie annihiler toute forme de dissidence.Les coups contre les bars, qui attirent l'attention sur ce qui ne fonctionne pas, pourraient entrer dans cette catégorie.
– AssociationAntigone (@AntigoneOnlus) 17 novembre 2023
Deuxièmement, vient la défense officielle.Contrairement à la tragédie grecque, le grotesque italien comporte un chœur et un contre-chœur.Puis arrivent les titres des trimurti souverainistes, Libre, Le journal Et La vérité:l’opposition (ou un Schlein) sera présentée comme l’amie des pickpockets, l’amie des émeutes, l’amie de ceux qui veulent tuer les forces de l’ordre.Autant ami de ceux-ci qu’ennemi de la patrie.Ils arriveront ensuite sur X/Twitter et à la TV influenceurs à Giubilei ou Chirico, prêts à passer à la vitesse supérieure, à défendre les couleurs de leur équipe favorite (la leur et celle de leur comptable) :femmes enceintes?Trop peu, il faudrait incarcérer directement les spermatozoïdes.
Troisièmement, dans le rôle du héros dont aucune tragédie n’a vraiment besoin, vient la voix du bon sens.Celui pour lequel une modeste répression est finalement utile.Celle pour laquelle ces militants exagèrent un peu – « Avez-vous vu ce que Greta Thunberg a fait ?Voilà les résultats quand on n'envoie pas ses enfants à l'école mais qu'on les fait faire grève."Celle pour laquelle il vaut mieux problématiser à gauche, car la droite « sait que c’est comme ça ».Un peu comme le camarade de classe qui est allé vous expliquer ce qu'il faut faire pour éviter les attentions du harceleur, après avoir observé pendant que vous étiez harcelé.A un certain tu envoies un ami comme ça en enfer (ou c'est toi, maintenant adulte).
La quatrième étape se déroule plus tranquillement, dans les bureaux techniques, ou dans les rituels prévus par les passages institutionnels :C’est là que se déroule l’essentiel du travail de médiation.Puisqu’un gouvernement et une majorité parlementaire ne peuvent tout simplement pas être laissés de côté, comme dans l’exemple de départ, nous intervenons ici pour aplanir les parties clairement inconstitutionnelles, qui seraient mises en pièces devant les tribunaux ou dans les organes supranationaux :pensons simplement aux familles arc-en-ciel et à l'affaire Padoue, épreuve devant laquelle même le parquet a finalement renoncé, renvoyant la décision à la Cour constitutionnelle, le législateur ayant volontairement omis de le faire.Cela sauve un peu la face du gouvernement, mais cela limite surtout les dégâts que causeraient des mesures cruelles et inhumaines si elles ne sont pas touchées :ils dévasteraient des vies, ruineraient des existences.À ces dommages, de manière plus pragmatique, il faut ajouter les dommages bureaucratiques, dus à la montagne d'appels, de procès et d'indemnisations, et qui, de toute façon, ne pourront jamais être annulés.En effet, les mesures inhumaines et cruelles sont généralement contraires aux droits de l'homme, et donc aux articles de la Constitution, des conventions et des traités.
Ce qui passe, au bout de ce chemin, c'est une inhumanité qui n'est plus pure et mortelle, mais coupée d'un certain pourcentage de technique juridique, de civilisation.En bref:une inhumanité digeste.Nous en sommes donc à la deuxième offre de l’exemple de départ, et pour une raison ou une autre, ne serait-ce que par épuisement, la barre de la civilisation s’est déplacée de plus en plus vers l’extrême droite.Pas cent pas, peut-être juste cinquante ou dix.Mais toujours et en tout cas d'une distance supérieure à zéro ;il n'y a certainement pas de retour en arrière, vers les chiffres négatifs du « multiculturalisme », de la « gauche éveillée », etc.
Bien sûr, il peut arriver qu’une dure confrontation avec la réalité se produise.Un échec qui frustre tout la disposition, comme cela arrivera par exemple à la loi nouvellement approuvée bloquer la viande cultivée.Mais dans ce cas, comme par le passé, on peut tonner contre les ennemis de la patrie :qu'il s'agisse d'un juge « communiste » ou d'une Europe de « technocrates » ne fait aucune différence.L’important est que cette cruauté remplisse ses deux objectifs principaux, qui sont l’hégémonie culturelle et la montée en puissance.Là où l’hégémonie culturelle signifie aussi la possibilité de détourner le débat de ces défauts difficiles à défendre devant l’opinion publique :il y a un exemple de ça double réalisé par la majorité ces derniers jours, avec le point sur les deux procédures d'infraction ouvertes contre l'Italie par l'Union européenne (vous les avez peut-être manquées ?Précisément).
En tout cas, d’une manière générale, si la cruauté du pouvoir est rejetée après des mois, voire des années, elle occupe entre-temps le devant de la scène dans le débat public et gagne en plausibilité.Il a même été normalisé, voire consacré.Il a circonscrit ces ennemis dont nous n’écouterons jamais l’opinion et qui nous poussent immédiatement à accepter toute proposition à laquelle ils s’opposent.Et peut-être que l’opposition aura commencé à dire que certaines questions ne peuvent pas être laissées au gouvernement, pour ainsi dire, sans même essayer de trouver des alternatives.C'est pourquoi, en grognant et en criant contre les ennemis de la patrie, alors que la vie culturelle et politique du pays s'éloigne des limites de la loi, nous pourrons commencer à attaquer ces limites avec des propositions encore plus cruelles et inadmissibles, si pas même ceux qui, par la loi ou la coutume, sont tenus de les faire respecter.
Prenons par exemple le cas récent du Royaume-Uni, où le gouvernement de Rishi Sunak est vu rejeté par la Cour suprême le plan qui prévoyait ni plus ni moins l’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda.Comme chez nous, les conservateurs ont tenté de justifier cette disposition en parlant d'une règle nécessaire pour lutter contre les « passeurs » et les « bateaux ».Naturellement, les flux migratoires au Royaume-Uni sont très faibles par rapport à ceux de l’Italie, tout comme l’immigration irrégulière est très marginale.
Mais cette mesure a aussi servi à recentrer le débat sur le « problème des migrants », dans un pays économiquement dévasté par l'échec du Brexit et la mauvaise gestion de la pandémie.Aujourd’hui, le projet a été rejeté comme illégitime tant au regard de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) que du droit national du Royaume-Uni.C’est tout simplement quelque chose de cruel et d’inhumain qui ne résiste pas aux droits humains les plus fondamentaux, une bêtise dont une personne ayant une conscience moyenne devrait avoir un peu honte.C'est la traduction en droit, même exhibée, d'une violence inutile.La réaction du gouvernement a évidemment été (de mentir !) de blâmer les « tribunaux étrangers » qui « bloquent les vols » vers le Rwanda.C’est-à-dire relancer un vieux slogan, celui de quitter la CEDH.
Cela ne permettra probablement pas au gouvernement britannique de faire ce qu'il veut avec les migrants.Cela lui permettra cependant d'avoir un plus grand pouvoir sur les citoyens britanniques, puisque la CEDH protège, par exemple, la liberté d'expression, ou d'autres droits fondamentaux.Et, rassurez-vous, dès le lendemain du rejet dans des journaux comme le Fois des éditoriaux ont surgi pour nous dire que les droits de l’homme «ils ont eu leur journée”.
Bref, s’il vous semble qu’il y a trop souvent un niveau de cruauté insupportable au travail, gardez deux points fermes, pas un seul.Le premier point fixe est en un certain sens rassurant, bien que terrible, comme toute grande vérité :oui, c'est au travail, ce n'est pas vous qui êtes trop sensibles.S'il en était autrement, il n'y aurait pas dans le débat public ce besoin obsessionnel de cadrer chaque bataille politique autour d'un ennemi à frapper, en dissimulant les résultats réels, qui restent en arrière-plan du débat lui-même, illustrés peut-être par les martyrs du rationalisme qui peuvent seulement tout cela s'oppose aux mêmes outils que toujours.Le deuxième point est que la finalité de cette cruauté est le chemin vertical qu’elle trace, vers le pouvoir et vers sa préservation.Ou, si possible, vers son expansion au détriment de ceux d'en bas, ou en dehors du même sillage.
Aperçu de l'image via L'empreinte