Nouveaux OGM :la moitié de l’Europe bloque la déréglementation (mais pas l’Italie)

Lindipendente

https://www.lindipendente.online/2023/12/12/nuovi-ogm-mezza-europa-blocca-la-deregolamentazione-ma-non-litalia/

Les ministres de l'Agriculture de l'UE n'ont pas atteint la majorité qualifiée pour donner leur feu vert aux nouvelles biotechnologies génomiques, c'est-à-dire à l'ensemble des techniques de modification génétique de dernière génération. que la Commission européenne souhaite déréglementer.À l'heure actuelle, ces techniques sont en fait traitées sur un pied d'égalité avec les OGM traditionnels, mais l'objectif de l'exécutif européen est de changement choses et simplifier ainsi les procédures d’autorisation.Mais pour l’instant, environ la moitié des États membres ne sont pas d’accord.Ceux qui faisaient obstacle étaient l’Autriche, la Croatie, la Slovaquie, la Hongrie, l’Allemagne, la Bulgarie, la Grèce, la Pologne, la Roumanie et la Slovénie.L'Italie, pour sa part, a voté pour, maintenant sa position habituelle aligné sur les intérêts des grandes entreprises.Le ministre de l'Agriculture Lollobrigida - a commenté la Coalition Italie sans OGM - "a donc une fois de plus préféré chasser les sirènes des lobbies agro-industriels, semenciers et agrochimiques, au mépris du principe de précaution et des droits des agriculteurs et des consommateurs".

Sans compter que le ministre a ensuite complètement ignoré l'importance toujours croissante du secteur biologique italien, qui risque d'être compromis précisément par cette déréglementation.Les principaux doutes exprimés par les États membres opposés sont en effet liés à ne pas pouvoir garantir une séparation des chaînes d'approvisionnement biologiques par rapport à celles des OGM, ainsi que l'impossibilité de limiter ou d'interdire la culture des OGM au niveau national.Un feu vert illimité pourrait également conduire à une concentration accrue du marché dans une poignée de multinationales.Pour l'approbation, une majorité de 55 % des pays membres et de 65 % des citoyens européens était requise.Majorité pour l'instant pas atteint, mais il est loin d’être certain que le processus de déréglementation sera réellement bloqué.Par exemple, déjà le 22 décembre, lors d'un nouveau vote, les choses pourraient se passer différemment et de nouveaux OGM voir le jour.La proposition, si elle est approuvée, créerait deux nouvelles catégories de cultures génétiquement modifiées, le premier considéré comme équivalent aux OGM conventionnels en termes réglementaires et le second soumis à une réglementation plus légère que celle actuellement en vigueur pour les cultures OGM de première génération.

Actuellement, tous les organismes génétiquement modifiés sont soumis à autorisation et, s'ils sont présents dans certains produits, doivent toujours être signalés sur l'étiquette.Cependant, dès l'apparition de nouvelles techniques génomiques, Bruxelles a commencé à travailler sur une nouveau cadre réglementaire qui ne peut plus appliquer ces règles aux produits alimentaires obtenus grâce aux biotechnologies de dernière génération.Le principe selon lequel il s'agit de changer les règles est lié au fait que les nouveaux OGM, contrairement à d'autres, sont produits à l'aide d'une technologie d'édition génétique qui modifie les caractéristiques des cultures sans insertion réelle de gènes étrangers.Pourtant, en 2018, c’est la Cour de justice européenne qui a établi que les anciens et les nouveaux OGM devait être réglementé conformément à la même directive.La raison en revient notamment à plusieurs associations françaises qui avaient poursuivi en justice le ministère de l'Agriculture par-delà les Alpes qui avait, de manière indépendante, exempté les nouveaux produits biotechnologiques des règles actuelles.Quoi qu’il en soit, les nouvelles techniques transgéniques, ou technologies d’évolution assistée, représentent des avancées scientifiques incontestables qui, selon les législateurs européens, pourraient contribuer à la durabilité de la production alimentaire, en augmentant la résilience des cultures au changement climatique et en réduisant l’utilisation de pesticides.Cependant, le débat sur leur sécurité réelle, notamment en termes d’impact social et de biodiversité, est toujours vivant sur le plan scientifique.La diffusion des cultures génétiquement modifiées, intimement liée à des pratiques agricoles industrielles à fort impact, apparaît par exemple en contraste frappant avec la protection de l’agriculture traditionnelle et extensive.L’imposition commerciale (et le soutien politique) des variétés transgéniques menace donc directement les pratiques agricoles locales de subsistance, ainsi que la diversité biologique qui y est liée.

Au contraire, les grandes entreprises n’auraient que quelque chose à y gagner.Les principales entreprises du secteur - comme Bayer, BASF, Syngenta et Corteva - ont déjà présenté pas moins de 139 demandes de brevet pour de nouvelles techniques d'édition génomique sur les plantes, dans le but d'acquérir la propriété exclusive des variétés végétales génétiquement modifiées pendant vingt ans et les revendre aux agriculteurs.Dans tout cela, l’Italie a déjà choisi son camp.Et ce, bien qu’elle soit désormais leader de l’agriculture biologique en Europe.Il importe donc peu que les cultures biologiques soient menacées par un flux génétique incontrôlé entre les cultures modifiées et les cultures traditionnelles.En juin déjà, la majorité donnait par exemple le poursuivre à la expérimentation sur le terrain d'organismes issus des technologies d'évolution assistée.Une nouveauté pour l'Italie qui, dans le strict respect du principe de précaution, interdit depuis plus de vingt ans tant la culture que les tests d'organismes génétiquement modifiés sur son territoire.

[par Simone Valéri]

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