https://www.open.online/2023/06/16/inquinamento-navi-crociera-emissioni-italia-prima-ue
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Quand on pense à la pollution résultant des transports, la première image qui nous vient à l’esprit est celle d’une route paralysée par la circulation des camions et des voitures.Le transport routier n’est cependant pas la seule source d’émissions.Si l’on considère les oxydes de soufre, parmi les principales causes de pollution de l’air, quelques navires de croisière sont capables de polluer bien plus que des millions de voitures.La dernière estimation ressort de relation de l'ONG Transport&Environnement, dédiée précisément à l'impact environnemental du tourisme maritime de luxe.En 2022, calcule l'association, les 218 navires de croisière européens ont émis 4,4 fois plus d'oxydes de soufre que les 253 millions de voitures circulant sur le continent.Et de tous les pays de l'UE, l'Italie est le plus pollué par les émissions du transport maritime, suivie en deuxième position par l'Espagne.
Les villes italiennes les plus polluées
En prenant en compte chaque ville, nous découvrons que Barcelone est la ville avec le port le plus pollué d'Europe.En deuxième position se trouve une ville italienne, Civitavecchia, où en 2022 les navires de croisière ont émis 16 tonnes d'oxydes de soufre, un chiffre près de 40 fois supérieur à la quantité émise par les voitures immatriculées dans la ville du Latium.Les autres villes italiennes qui figurent dans le classement européen des ports les plus pollués sont Naples (11ème), Gênes (13ème) et Livourne (16ème).Une mention positive vient en revanche de Venise, qui en l'espace de quatre ans seulement est passée de la 1ère à la 41ème place.La raison est facile à expliquer.En 2021, la capitale vénitienne a interdit l'accès au port aux grands navires de croisière et les émissions de substances polluantes ont chuté de 80 %.
«La transition vers le gaz est une fausse solution»
En comparant le dernier rapport Transport&Environnement avec l'édition 2019, le nombre de navires de croisière et la consommation de carburant ont augmenté de 23 à 24 %.Une situation qui a conduit à une augmentation des trois principales causes de pollution atmosphérique :oxydes de soufre (+9%), oxydes d'azote (+18%) et pm2,5 (+25%).Pour réduire leur impact en termes d'émissions, explique le rapport T&E, les principaux opérateurs du secteur investissent dans le gaz.Une solution qui permet de réduire la pollution atmosphérique locale, mais qui provoque d'importantes fuites de méthane des moteurs du navire.« Passer du pétrole au gaz est une fausse solution – explique le directeur de T&E Italia, Andrea Boraschi -.Cela pourrait aider l’industrie des navires de croisière à réduire la pollution locale, mais c’est terrible du point de vue climatique. »L’alternative, suggère l’association, est déjà disponible sur le marché :«Les ports – ajoute Boraschi – peuvent réduire la pollution en obligeant les navires à se connecter à l'électricité au port, au lieu de faire fonctionner leurs moteurs».
Crédits photos :ANSA/Luca Zennaro